Perrin Grimard
Le Laboratoire 2011/2012
Si le caractère figuratif de nombre de productions graphiques des tout jeunesenfants ne saurait être remis en question, d’autres seraient plutôt comparables à des sortes d’abstractions. Bien sûr, même pour les gribouillis ne présentant absolument aucune ressemblance avec quoi que ce soit qui appartiendrait au monde sensible, je crois que tous ceux qui ont étudié un jour le sujet seraient d’accord pour admettre que la question au fond toujours se pose de savoir si l’enfant a voulu représenter quelque chose ou non (les éventuelles descriptions faites par lui après coup ne prouvant évidemment en rien l’existence d’une intention figurative initiale). C’est donc, en quelque sorte, par défaut que l’on en vient à privilégier une lecture non-figurative. Il reste que certains auteurs n’en font pas moins de fort troublantes comparaisons. Pourquoi troublantes ? Eh bien parce que les choses qu’ils voient parfois très nettement dans les gribouillis de l’enfant ne sont pas exactement de celles à quoi l’on pourrait s’attendre, comme un bonhomme, un animal domestique, une maison, une voiture, ou telle scène de la vie courante… autrement dit toutes ces choses qu’il n’a pu manquer d’observer depuis sa naissance ; ces auteurs reconnaissent dans ses productions des choses qu’il n’a a priori – et pour cause ! – jamais vues…
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