Jean-Marie Chevalier
Le titre pourrait rebuter. Il présuppose que l’esprit serait saturé. De quoi? Probablement d’attributs superflus tels que des capacités mentales, des représentations, des pouvoirs causaux, une essence, qui tous auraient en commun de renvoyer à une intériorité. En ce sens, on pourrait voir dans Désaturer l’esprit un pamphlet contre le désormais célèbre “mythe de l’intériorité.” Ce n’est toutefois pas seulement, ou pas essentiellement, son mérite. Comme l’écrit Pierre Steiner à propos de Wittgenstein: “Après avoir consacré autant d’énergie à la critique du mythe de l’intériorité, il aurait été décevant de soutenir que l’esprit était réalisé […] dans des processus extérieurs, comme des processus comportementaux ou corporels” (Steiner 2019: 159).
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