De l’empathie sélective à l’empathie arborescente

(Crédit image : Elsa Ayache, Sans titre 11, série « Feux californiens »)

Elsa Ayache et Solange Ayache

(Source : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Institut Acte / avril 2024)

Dans un dialogue entre arts plastiques et études théâtrales, cet article unit la voix de l’artiste et celle de l’analyste pour poser la question de la place, des formes et des effets de l’empathie comme levier au sein de la création et de la recherche. À partir d’une présentation du travail plastique et poétique d’Elsa Ayache sur les mégafeux (2020-2023) et d’une étude de la première pièce de la Britannique Sarah Kane, Anéantis (1995), récemment mise en scène à la Comédie-Française, nous avançons l’idée d’une « empathie en arborescence », fondée sur un déploiement des compétences émotionnelles devant nos effondrements et proposée comme posture éthique. Dans le contexte actuel de la convergence des crises qui mettent tout le vivant en danger, ce travail hybride invite le lecteur-spectateur à une expérience cognitive et sensible d’une vulnérabilité partagée, à l’image de ces « mondes qui se forment à travers les arts et les sciences et qui proposent des pratiques sympoïétiques permettant de vivre sur une planète abîmée » (Haraway, 2020, p. 133).

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