Né à Paris le 11 avril 1962, Philippe Jaffeux a fait des études de lettres et de cinéma. Son travail d’écriture se caractérise par sa densité. Mettant en place un système obsessionnel d’exploration de l’alphabet par des constructions autant plastiques que mathématiques où le logos est « absent », il tente de se rapprocher « à la fois de la poésie concrète, oulipienne, visuelle, numérique et expérimentale » (Françoise Favretto).
« Si les réflexions de Nietzsche sur Pythagore m’ont conduit à attribuer une valeur divine aux nombres, j’utilise aussi ces derniers comme les pièces d’un jeu qui essaient de traduire le lyrisme de l’électricité. Mon activité peut être définie comme une tentative de numérisation poétique et impersonnelle de l’alphabet. »
Les déficiences neurologiques qui ne permettent plus à Philippe Jaffeux d’écrire avec la main depuis quinze ans sont peut-être finalement utiles à son travail d’écriture. Ses « longues et indispensables séances de verticalisation » dans son fauteuil électrique « avec un dictaphone et un logiciel de reconnaissance vocale » ne sont pas sans le rapprocher par ailleurs de cet autre chercheur d’infini : Stephen Hawking.
Bibliographie : autres courants, Atelier de l’agneau (2015) ; Alphabet de A à M , Passage d’encres, coll. « Trace(s) » (2014) ; courants blancs, Atelier de l’agneau (2014) ; N L’E N IEM e , Passage d’encres, coll. « Trace(s) » (2013) ; O L’AN /, Atelier de l’agneau (2011).